Greffe de cornée pour kératocône : succès et échec

Le Professeur Hoffart et le Docteur Ho Wang Yin ont cosigné un article mettant en exergue les avantages et alternatives de la greffe de cornée pour traiter le kératocône. Ce dossier librement téléchargeable sur notre site internet apporte de nombreuses informations sur cette technique chirurgicale et ses résultats. Il donne également des préconisations sur les techniques à utiliser.

Le Professeur Louis Hoffart, chirurgien-ophtalmologue chez Laser system, pratique très régulièrement cette chirurgie des yeux à la clinique Monticelli Vélodrome de Marseille. Il est devenu l’un des meilleurs spécialistes de la greffe de cornée et du traitement du kératocône en France.

Découvrez dans cet article plus d’informations sur le kératocône, une maladie de la cornée qui impacte fortement la vision. Ainsi, que les grandes avancées réalisées en matière de greffe de la cornée pour soigner cette pathologie oculaire.

Qu’est-ce que le Kératocône ?

Le kératocône est une maladie visuelle qui se traduit par une déformation de la cornée qui s’amincit progressivement. Elle perd sa forme originale sphérique et prend une forme de cône irrégulier.

La vision est alors altérée. Aux stades avancés, il peut être difficile d’obtenir une vision satisfaisante, même avec des lunettes ou des lentilles.

La cause exacte du kératocône est inconnue, il est cependant probable que des facteurs génétiques et environnementaux jouent un rôle dans le développement de cette maladie

La physiopathologie du kératocône reste encore incomplètement élucidée. Deux théories principales ont été proposées :

Selon la théorie mécanique, l’altération de l’arrangement des fibres du collagène de la cornée provoque une instabilité biomécanique. La formation du kératocône serait ainsi favorisée sous l’effet des frottements oculaires.
La théorie biologique, quant à elle, met en évidence une augmentation de l’action des enzymes protéolytiques à l’origine de l’amincissement de la cornée.

Cette maladie de la cornée peut toucher un seul ou bien les deux yeux et peut se déclarer dès l’adolescence. Elle peut vite devenir handicapante. Il est donc primordial de diagnostiquer et de traiter rapidement cette pathologie oculaire pour éviter les complications visuelles.

Dans quels cas la greffe de cornée est préconisée pour traiter le Kératocône ?

Les traitements possibles du kératocône

Le traitement préconisé va dépendre du stade d’évolution de la maladie oculaire.

Dans les stades les moins avancés, un port de lunettes ou de lentilles peut suffire pour corriger la vision et traiter la myopie et l’astigmatisme.
Avec l’évolution du Kératocône les patients peuvent porter des lentilles rigides, qui corrigent bien mieux les irrégularités de la cornée.
Si le kératocône continue à évoluer une intervention de chirurgie réfractive nommée cross-linking du collagène cornéen pourra être proposée.
Dans les stades les plus avancés de la maladie deux autres traitements sont envisagés : les anneaux intracornéens et la greffe de cornée.

Greffe de cornée et kératocône

La kératoplastie transfixiante, ou greffe de cornée, a longtemps été la seule alternative pour le traitement des kératocônes avancés. Depuis le début des années 2000, la kératoplastie lamellaire antérieure profonde, ou greffe lamellaire, est devenue une alternative chirurgicale à la greffe de tissu cornéen. Le principe est de remplacer le stroma cornéen tout en conservant la membrane endothélio-descemétique du receveur.

Au cours de cette procédure, on effectue une trépanation cornéenne partielle suivie d’une dissection manuelle du stroma cornéen jusqu’à la membrane de Descemet. On s’aide pour cela d’injections d’air, de BSS ou de substance viscoélastique dans le stroma. Cette étape peut être facilitée par l’utilisation d’une tomographie à Cohérence Optique, un examen d’ophtalmologie rapide et indolore ayant pour but d’examiner l’état des couches de la rétine en profondeur. Elle est couplée au microscope opératoire.

Les greffes lamellaires présentent de nombreux avantages :

diminution du risque de rejet endothélial grâce à la préservation de l’endothélium du receveur
augmentation de la survie du greffon
diminution de l’astigmatisme induit par la chirurgie
meilleure résistance de la cicatrice en cas de traumatisme Toutefois des réactions stromales ou épithéliales peuvent être observées.

Dans leur article scientifique, le Professeur Hoffart et le Docteur Ho Wang Yin ont comparé les résultats en fonction de la technique de kératoplastie utilisée.

Quelle technique privilégier pour le traitement du Kératocône ?

Le traitement du kératocône a bénéficié d’innovations importantes au cours des 2 dernières décennies. Ainsi, à la suite du développement des techniques de cross-linking cornéen et des anneaux intracornéens pour le traitement du kératocône, le recours à une greffe de cornée est devenue une alternative de plus en plus rare. La kératoplastie transfixiante reste toutefois nécessaire dans deux cas :

en cas de pachymétrie, épaisseur de la cornée, fine empêchant tout autre traitement
en présence d’opacités stromales.

Dans ces cas, il est préférable de réaliser une Kératoplastie lamellaire antérieure profonde (KLAP). Cette technique de greffe de cornée nécessite une courbe d’apprentissage plus longue que la greffe de tissu cornéen classique. En effet, la dissection du stroma postérieur n’est pas aisée. La technique la plus répandue, et celle qui obtient les meilleurs résultats, dite de la « big bubble », consiste à injecter une bulle d’air dans le stroma postérieur afin de le séparer de la membrane de Descemet. La KLAP est privilégiée pour 3 raisons :

elle permet la préservation cellulaire endothéliale,
le risque de rejet est moindre,
les possibilités de complications sont réduites.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le kératocône vous pouvez aussi parcourir notre page dédiée à ce défaut visuel.

Votre vision devient de plus en plus floue et vous présentez une hypersensibilité à la lumière ? Il peut s’agir de symptômes liés au Kératocône. Il est primordial de diagnostiquer et de traiter rapidement cette pathologie pour éviter les complications visuelles.